Volcanisme en territoire caribéen

Les îles de la Caraïbe s’étendent en arc reliant l’Amérique du Nord à l’Amérique du Sud. Parmi ces îles, plusieurs sont nées d’une activité volcanique sous-marine ancienne. Des éruptions ont créé des îles volcaniques comme : la Guadeloupe, Montserrat, la Dominique ou Saint-Vincent où il y a maintenant de « nouveaux » volcans. On recense officiellement, 21 volcans actifs dans la Caraïbe. Ils sont tous de type stratovolcan à l’exception du volcan de Sainte-Lucie constitué d’une caldeira et du volcan sous-marin « Kick’em Henny ». Souvent en sommeil depuis plusieurs années, on trouve au moins un volcan par île et cela de Saba à la Grenade à l’exception de la Dominique qui en abrite neuf.

Les types d’éruptions et de volcans dans le monde et dans la Caraïbe
Deux types principaux :

  • Effusif (lavatique), ce sont les volcans du type Hawaïen avec des coulées de lave « fluide ». On dit qu’ils sont des volcans rouges.
  • Explosif de différents types, mais majoritairement des volcans gris (peu ou pas de coulée de lave, ils forment des nuages gris) :
    • Volcan Strombolien (gris et parfois rouge)
    • Volcan vulcanien (gris)
    • Volcan plinien (gris)
    • Volcan péléen (gris)
    • Volcan sous-marin

Le risque volcanique est un vrai sujet pour nos territoires. Comprendre le fonctionnement de cette force naturelle est donc indispensable.

La Soufrière 2
Sommet de la Soufrière – 1467 m d’altitude

Si, nous imaginons généralement que les volcans produisent de la lave rouge et fluide comme à Hawaï, dans la Caraïbe, les volcans sont différents ! Ils produisent une lave épaisse et visqueuse. Cette dernière, à cause de sa viscosité, ne se déplace pas loin de l’évent. Elle s’accumule et forme de gigantesques dômes (de lave), qui explosent lors d’une éruption.

Ces volcans, causent généralement des déferlements pyroclastiques ou nuées ardentes. Ce phénomène est un danger volcanique des plus mortel. Il s’agit d’une avalanche rapide de cendres chaudes et de fragments de roche dans un nuage de gaz dont la température dépasse probablement 600 degrés. Ils nous apparaissent comme une grande colonne de débris projetée dans l’atmosphère et ils descendent les vallées à des vitesses pouvant dépasser 160 km/h détruisant tout sur leur passage. Ils sont en plus, très difficiles à prédire, par conséquent, pour survivre, il est nécessaire d’évacuer les zones menacées dès qu’une alerte est donnée.

L’explosion cause, en plus des coulées pyroclastiques, l’émission de projectiles et la chute de cendres. Les cendres, elles, détruisent la végétation, contaminent l’eau et peuvent provoquer des difficultés respiratoires. Il est alors préférable de rester à l’intérieur (dans une zone hors de danger) ou de porter un masque adapté. Il n’est pas conseillé de conduire en cas de chute de cendre car la visibilité est faible. Dans le cas où il pleut, la conduite devient encore plus dangereuse à cause des voies devenues glissantes.

De plus, ces éruptions causent le déplacement de gros blocs rocheux. Tels des boulets de canon, ils atterrissent généralement à moins d’un kilomètre de l’évent. Il faut donc, pour survivre rester hors de portée et trajectoire de ceux-ci.

Voici où consulter les cartes des zones à risques volcanique de la Caraïbe :
https://uwiseismic.com/downloads/volcanic-hazard-atlas-of-the-lesser-antilles/

Les lahars, une autre conséquence de l’éruption sont également dangereux car eux aussi difficilement prévisibles. Ce sont des coulées de boues chargées d’eau et de sédiments brulants dévalant un flanc du volcan. Nous avons pu en voir en Martinique régulièrement, le dernier observé était en 2018.

Bien que de nombreux évènements soient difficiles à prévoir, les îles volcaniques disposent sur leur territoire d’observatoires qui, avec diverses techniques surveillent l’occurrence des séismes volcaniques, le gonflement ou le dégonflement du volcan grâce aux vues satellites et bien d’autres outils.

Voici où consulter les bulletins mensuels de l'observatoire volcanologique de la Guadeloupe et voir la Soufrière en temps quasi-réel :
http://www.ipgp.fr/fr/ovsg/observatoire-volcanologique-sismologique-de-guadeloupe

Aussi, outre ces informations préventives, il convient d’être toujours prêt. Pour cela, il faut :

  • savoir quel organisme est en charge de la prévention aux risques volcaniques sur votre territoire,
  • connaitre le plan d’urgence de votre île
  • savoir où s’abriter et s’informer en cas d’évacuation

Etes-vous prêts ?

Les éruptions volcaniques peuvent se produire dans un court laps de temps, il faut donc toujours répondre immédiatement aux ordres d’évacuation. Chaque individu a un rôle à jouer, la première étape est de savoir où trouver des informations précises. Il vous faut identifier l’organisation chargée de la gestion des catastrophes de votre île et savoir vers quels journaux locaux vous diriger en cas de crise (ils doivent avoir pour source les autorités compétentes).

La deuxième étape est d’apprendre à connaître la zone d’aléa volcanique de votre région. Vous devez savoir si vous vivez, allez à l’école ou travaillez dans cette zone et savoir les aléas qui sont susceptibles de vous affecter. Vous devez connaitre les axes à éviter et à privilégier pour évacuer une zone exposée au danger.

Il est également nécessaire de connaître le système et les niveaux (couleurs) d’alerte volcanique de votre territoire. Vous devez connaitre le plan d’urgence de votre île en cas d’éruption volcanique.

La troisième étape est de se munir d’un kit d’urgence qui peut inclure une radio à piles, une lampe de poche, des masques anti-cendres, des médicaments, des filtres à eau, des pilules de désinfection et d’autres fournitures essentielles.

La quatrième et dernière étape consiste à communiquer à chaque membre de votre famille votre plan familial (votre fonctionnement) en cas de catastrophe volcanique. Vous devez également parler à vos parents et amis qui se trouvent hors de la zone de danger pour prévoir (si besoin) d’un hébergement temporaire (hors zone de danger).