Une jeunesse mobilisée face au chaos climatique

Conscients de faire partie de la dernière génération qui pourrait mettre fin à la crise climatique mettant en péril l’avenir de l’humanité, les jeunes sont plus que jamais mobilisés pour défendre la justice climatique au profit de la population caribéenne face à ce chaos climatique.

Le changement climatique dans la Caraïbe est une réalité qui habite le quotidien d’une population déjà vulnérable par rapport aux aléas naturels. Que ce soit à travers la croissance économique, la dégradation des écosystèmes marins et côtiers, le tourisme, etc le changement climatique affecte de plein fouet les territoires insulaires de la Caraïbe à un niveau tel que nous n’avons plus de choix que de relever ce défi hors du commun. Chaque année, les îles de la Caraïbe reçoivent, en moyenne, une douzaine de tempêtes dont la moitié d’entre elles sont des ouragans de catégories 4 ou 5 entrainant des vents violents et causant des pertes annuelles équivalentes à 1,6% du PIB. Ces dommages économiques augmentent de manière exponentielle la vulnérabilité de ces territoires par rapport au reste du monde.

Dans son dernier rapport, le Groupe d’experts intergouvernemental sur le climat (GIEC) a lancé, au monde entier, un sérieux cri d’alarme sur ce qui se produira si le réchauffement de la planète dépasse la limite de 1,5 °C. L’avenir serait encore plus hypothétique pour les populations insulaires, notamment les jeunes, si les températures augmenteraient de 2 degrés Celsius d’ici la fin du siècle. Cependant, en matière d’émission de gaz à effet de serre, les territoires caribéens sont des émetteurs insignifiants mais pourtant les plus impactés à cause de leurs vulnérabilités.

Face à ce chaos climatique qui dessine l’avenir des générations actuelles et futures, il faut agir maintenant. Mais comment le faire sans l’implication non seulement des pouvoirs politiques mais aussi d’une société civile avisée et engagée dans ce combat ? En période de crise, l’information est le premier outil à mettre en évidence. En d’autres termes, la création d’une masse critique sur le changement climatique est incontournable si on veut colmater ce chaos et fait jaillir la justice climatique en faveur de ces victimes de la démesure des puissances occidentales. Voilà pourquoi l’implication des jeunes est sans nul doute le carrefour par lequel il faut passer si on veut atteindre le chemin du combat et du bien-être collectif. Une jeunesse informée et impliquée symbolise déjà la moitié de ce qui nous reste à faire.

En Guadeloupe, en Martinique et surtout en Haïti avec une population relativement jeune, la population juvénile n’est pas aux commandes mais elle s’engage. Même si les moyens financiers restent encore insuffisants, la liste serait très exhaustive si on faisait le décompte de l’ensemble des initiatives de jeunes entreprises sur les territoires caribéens en matière de lutte pour la résilience des populations locales et la justice climatique. Mais il reste encore beaucoup à faire notamment au niveau de l’élaboration et la mise en œuvre des politiques publiques adéquates en matière d’adaptation des territoires les plus vulnérables aux impacts à venir et la réduction des émissions de gaz à effet de serre comme le veut la Convention des Nations-unies sur les Changements Climatiques (CNUCC).

En effet, le chaos climatique qui menace nos territoires actuellement n’est pas une fatalité. Au contraire, il pourrait être considérer comme l’élément déclencheur d’un véritable engagement citoyen au profit des populations les plus vulnérables et surtout pour la protection des espèces animales et végétales qui constituent les potentielles richesses de nos îles.